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Imbroglio
14 mai 2008

Les Têtes Raides en concert

Un concert des Têtes Raides [x], c'est toujours plein les yeux et plein les oreilles. Pour la deuxième fois et demi que je vais les voir, je n'ai pas été déçue ! [Le "et demi" concerne la fois où je les ai vu à un festival de la région, il pleuvait fort, y'avait une masse de type bourrés qui gueulaient, on était tous debout sous un chapiteau boueux, bref, y'a mieux.]

20h, à la Rock School Barbey, on est arrivé à l'avance mais il y a du monde. On attend, on se fait fouiller, on reçoit une bonne dizaine de tracts pour des festivals à venir, 20h40 environ, on entre enfin dans cette salle un peu particulière, et toujours trop petite. Les places assises sur l'estrade sont déjà toutes prises, on se cale dans un coin, contre ladite estrade, debout.

La première partie avait déjà commencé. Un groupe de quatre jeunes, une batterie, deux guitares, une basse, dont je n'ai pas retenu le nom. Ce n'était pas trop mal, il y avait de l'idée, mais au fil des chansons l'air était un peu trop répétitif. Dommage, le chanteur avait une voix intéressante.

Alors on y va ou on y va pas ? Si on y va c'est qu'on y va pas.

22h, après une bonne vingtaine de minutes à se faire désirer, on les voit enfin, les Têtes Raides [x]. Ils n'ont pas changé et ça fait plaisir. Les cuivres ont toujours autant la pêche, la batterie n'est pas du reste, le synthé et la violoncelliste se déchainent bien. Quant à la voix, et quelle voix, elle demeure tonitruante, théâtrale, même si elle sait également se faire douce.

Christian Olivier, très en forme. On débute par La bougie, celle qu'il ne faut pas oublier, celle des enfants du paradis.

Peuple français, et maintenant, vas-tu parler ?
Et maintenant, vas-tu te taire ?

Tout se mélange, du neuf, du moins neuf... Banco, sublime. Expulsez-moi, tout le monde s'anime. "Puisque c'est comme ça (expulsez-moi !), je m'expulseraa !"
Les cuivres sont synchros et s'amusent comme des gosses. De là où on était placés, avec le chanteur, c'est ceux que j'ai le plus vu... Trombone et saxo ont une puissance incroyable.
Il y a eu Gino aussi, l'histoire d'amour entre une veuve de marin et un marchand d'oiseau. Tam tam, On s'amarre...

Allez les enfants ! Tuez vos parents !

Puis le clou du spectacle, courageux je trouve, au risque de perdre certaines personnes dans le public : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier [x]. Christian Olivier ne le connait-il pas par cœur à force, ce texte de Stig Dagerman ? Presque, mais pas tout à fait (cela relèverait de l'exploit vous me direz...) Livre dans une main, les coups d'œil sont furtifs, mais il le déclame magistralement, rendant ce texte vivant et vibrant pendant une vingtaine de minutes. Derrière, l'accompagnement musical le suit et le soutient, dans ces passages que la voix s'abaisse ou au contraire, reprend en force et en éclat. Car il n'est pas évident ce texte, il faut s'accrocher, et malgré tout, même en l'écoutant en boucle, il n'est pas facile d'en démêler tout le sens. Il y a tant à en dire et à en retenir. Mais quel but ! Rechercher, du plus profond du désespoir, une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.

L’idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse,
qu’elle n’est que l’image réfléchie de mon désespoir.
En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n’est qu’une trêve entre deux nuits,
la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n’est qu’une trêve entre deux jours.

Il faut le tenir, ce texte. Ce n'est pas rien. Et après, on se lâche de nouveau.
On retrouve Ginette, la belle, celle qui danse encore et encore, celle qui valse en guinguette. Allez Ginette ! Et elle tourne, et elle virevolte, et elle s'envole haut la petite lampe qui était descendue au-dessus de la tête du chanteur. Le public est en transe, la lueur tourbillonne... Puis Civili Civila, puis Je Chante...

Que Paris est beau quand chante les oiseaux
Que Paris est laid quand il se croit français

J'en oublie certainement... et on devrait se séparer sur un : C'est tout ? Mais non, car la ritournelle est reprise en cœur, encore et encore...

La mer ça n's'invente pas et nous on crève  à rester là et...
C'est tout.

Puis un rappel. Latuvu - je suis pas fan de la lumière blanche flash qui clignote. Puis deux rappels. Milles façons. Et c'est fini. On s'en ressort en chantant à tue-tête. Il est tard pourtant, et on risque de rater le dernier tram si on n'accélère pas le pas...

Ce tram, on l'aura.

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Commentaires
S
Hum, on trouve ces paroles-ci dans la chanson "Journal" de l'album Mange tes morts des Têtes Raides.<br /> <br /> Pour les paroles : http://www.paroles.net/chanson/36013.1<br /> <br /> A écouter :<br /> http://www.deezer.com/track/133238<br /> <br /> (même si cette version est pas super)<br /> <br /> Sinon je connais pas Justin(e) ^^'<br /> Voili voilou
L
Ça s'raient pas des paroles de Justin(e) ?<br /> Enfin c'est pas comme si Justin(e) était un grand groupe ayant le monopole de ses paroles, mais ça m'intrigue quand même...
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